jeudi 10 janvier 2008

Les souverainistes pressés = une nouvelle déception

Encore une fois Michel David m'impressionne par la justesse du propos de son article.

Il est comme toujours modéré et son esprit d'analyse d'observateur expérimenté de la scène politique québécoise, lui permet d'avoir le recul et l'angle nécessaire pour donner un point de vue que NOUS, les souverainistes ne devront pas négliger ou écartés de nos réflexions.

Dans cette réflexion, les souverainistes convaincus ( dont je suis) et de tous les degrés de ferveurs ( des purs et durs, aux modérés centristes ( je me situe dans cette catégorie) aux mous incertains qui demande à toujours être rassurés) espèrent voir la lumière au bout d'un tunnel ou une évidence de quitter le passage obligé d'un gris qui a pris toutes les nuances ( l'après référendum de 1980 ce tunnel était très noir- le soir du 30 octobre 1995, pendant plus de 30 minutes, d'une luminosité aveuglante) depuis plus de 40 ans.

Je retiens 2 passage de son texte qui sont à mes yeux fondamentaux ( et je l'ai dit à de multiples reprises sur mon blogue http://lumenlumen.blogspot.com/)
  1. Je le cite:
    • la gouvernance souverainiste sans souveraineté a ses limites. Il est illusoire de s’imaginer qu’on peut mobiliser l’État — et la population — sans proposer d’échéancier.
      • je ne suis pas sur que tactiquement parlant et stratégiquement parlant, il est de bonne pratique de dire à nos adversaires ( parce qu'il ne faut pas ce le cacher, le fédéral va encore tricher lors du prochain référendum) quand aura lieu le prochain référendum. Toutefois il y a un élément qu'il ne fait jamais oublier. Lorsque les ministres gèrent leur cabinet et en principe leur ministère ( c'est les sous-ministres qui mènent en réalité) ils ou elles en ont plein les bras du quotidien.. et de la petite politique.. à faire au tour, alors imaginé s'il fallait leur demandé en plus de gérer le Québec comme s'il était souverain...sans réel souveraineté. La perception de cette situation bordélique et totalement incongrue dans la population en général nous garantirais un référendum perdant.
  2. le 2e passage que j'aimerais commenter est le suivant, je le cite de nouveau
    • "S’il est vrai que la proposition de Denis Monière n’a rien de très emballant pour un souverainiste pressé, elle a au moins le mérite d’être responsable. Les chances de voir le PQ reprendre le pouvoir avec 45 % des voix dans un avenir prévisible paraissent bien minces, mais il vaut mieux vérifier s’il y a suffisamment d’eau dans la piscine avant de plonger. Faut-il comprendre que M. Larose déclencherait le processus d’accession à la souveraineté peu importe les circonstances ? Heureusement, il assure n’avoir aucune prétention au poste de chef."
      • Pas de doute, les purs et durs du PQ n'ont pas encore compris dans leur empressement, sans être incompréhensible et louable, qu'il y a un étape préalable à un référendum gagnant, il faut séduire, mais séduire qui?
      • je suis toujours un partisan de Lucien Bouchard, ( des fois je suis en désaccord sur certains de ces propos et il est toujours sain de se garder un esprit critique)
      • Mais lorsqu'il était PM, Bouchard avait vu venir la montée du nationalisme de droite que s’est approprié actuellement Dumont . Avec le déficit zéro il avait réussi à rallier des électeurs plus à droite au PQ, les fédéralistes fatigués et mous, les indécis, les nationalistes libéraux, les souverainistes mous... et maintenant, ce segment de centre-droit de l'électorat a voté ADQ, le 26 mars dernier.

        Pour faire la souveraineté il faut rallier autant à gauche, le centre-gauche qu’à droite et le centre droit. Pour gagner un référendum, il faudra que le parti soit au centre et c’est ça qu’avait réussi l’entente tri-partite Parizeau, Bouchard, Dumont. Un ralliement de souverainiste de toutes les allégeances.

        Les purs et durs du PQ pensent faire la souveraineté sans le centre et la droite. Ils y rêvent encore et c'est une stratégie perdante. Surtout pas de conditions gagnantes. Ils ont fait la "job de bras" à Bouchard. Il ont répété, dans une moindre mesure avec un beaucoup plus faible, André Boisclair, qui voulait refaire ce ralliement et la gauche radicale. Les purs et durs l’ont détruit dans les médias. C'est ce meme risque que Pauline court actuellement. La destruction n’est même pas venue de l’opposition mais bien de l’interne.

De là, la conclusion qu'avec la stratégie de Gérald Larose, les souverainistes pressés se préparent à une nouvelle fois, et peut - être la dernière.... à une grande déception... et moi aussi

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