dimanche 10 mars 2013

Le modèle Norvégien à la Québécoise - Souveraineté+Pétro-Québec = Un pays prospère??

Je reproduis un intéressant texte publié sur LaPresse.com

Je vous recommande fortement de bien lire tous les commentaires à la fin de l’article c’est là, à mon avis qu’est la partie la moins biaisée. En fait l’article pourrait se résumer par la question suivante Le modèle Norvégien à la Québécoise - Souveraineté+Pétro-Québec = Un pays prospère??

Les secrets du succès scandinave

Publié le 07 mars 2013 à 07h03 | Mis à jour le 07 mars 2013 à 07h03

FRANCIS VAILLES
La Presse

S'il est un modèle que bien des Québécois ont adulé durant les années 70-80, c'est bien celui des pays scandinaves. Les sociaux-démocrates du Québec ont vanté la vitalité de ces économies nordiques et leur répartition de la richesse, possible grâce à la présence d'un État fort.

L'étoile des pays scandinaves a toutefois pâli dans les années 1990 et 2000. Le poids de l'État et les forts taux d'imposition ont miné la croissance et augmenté la dette publique. Or, voilà que la Suède, la Finlande, le Danemark et la Norvège redeviennent l'exemple à suivre, grâce à des réformes qui devraient inspirer le Québec.

La recette scandinave vient de faire l'objet d'un reportage étoffé dans la prestigieuse revue anglaise The Economist. Tout y a été couvert: les finances de l'État, l'éducation, le monde des affaires et même les problèmes d'intégration des immigrants, qui ont fait surface avec la tuerie d'Anders Breivik.

En 1996, la dette publique de la Suède atteignait un dangereux sommet de 85% du produit intérieur brut (PIB). À l'époque, ce taux était un des plus imposants des pays industrialisés. Or, avec les réformes, il est passé à 49% du PIB en 2011, un exploit.

En comparaison, la dette publique du Québec a suivi le chemin inverse ces dernières années. Elle dépasse maintenant 100% du PIB si l'on inclut notre part de la dette fédérale, ce qui nous place dans la même situation relative que la Suède il y a 20 ans.

Pour régler leurs problèmes, les Scandinaves ont dû faire preuve de pragmatisme et s'imposer de douloureuses réformes. Pour commencer, un pays comme la Suède a progressivement diminué ses lourds impôts. Le taux marginal maximum sur les revenus des particuliers est ainsi passé de 85% en 1983 à 57% aujourd'hui (il est de 50% au Québec).

Il faut dire que des entrepreneurs avaient quitté le pays, comme le fondateur d'IKEA, Ingvar Kamprad, parti pour la Suisse, et le fondateur de Tetra Pak, Hans Rausing, qui avait emporté ses pénates au Royaume-Uni.

Plusieurs taxes (sur le capital, les biens, l'héritage) ont aussi été coupées et, surprise, l'impôt sur les profits des entreprises est maintenant moins élevé en Suède qu'au Québec (22% contre 26,9%). En contrepartie, ils ont fortement haussé certaines taxes à la consommation.

Pour maintenir leur système social, les Scandinaves ont dû en augmenter rapidement l'efficacité. Ainsi, ils ont mis leurs services publics en concurrence directe avec le privé. Et certains groupes de fonctionnaires sont rémunérés à la performance plutôt que seulement selon l'ancienneté. En Suède, la majorité des nouvelles cliniques de santé et des garderies sont construites par le privé avec des fonds privés. Et l'État impose un ticket modérateur en santé.

Les écoles y sont aussi mises en concurrence. Au public, les parents ne sont pas tenus d'envoyer leurs enfants dans leur école de quartier. Le gouvernement suédois leur verse plutôt un chèque pour qu'ils choisissent l'école de leur choix, publique ou privée, rapporte The Economist. Près de la moitié optent pour une école autre que celle de leur quartier.

Cette préoccupation pour la productivité dans le secteur public vaut aussi pour le privé. Les entreprises investissent dans la recherche, l'innovation et la formation; la créativité est une obsession. La Finlande regorge de nouvelles entreprises technos (Angry Birds, Skype, etc.).

Résultat: la croissance annuelle de la productivité du travail atteint des sommets en Finlande depuis 30 ans (2,5%), et le niveau est également très respectable en Suède (1,8%), au Danemark (1,6%) et en Norvège (1,9%). En comparaison, la croissance est de 1,3% au Canada et 1,1% au Québec, selon une étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal.

Autre réforme douloureuse: les régimes de retraite. En 1998, la Suède a converti son régime public de retraite à prestations déterminées en un régime à cotisations déterminées. Ce changement a enlevé beaucoup de pression, puisque le gouvernement n'a plus à garantir une rente déterminée pour les retraités.

Les reporters de The Economist constatent les bienfaits du système public de garde d'enfants. Comme au Québec, ce système a fait bondir la participation des femmes au marché du travail.

Les Scandinaves ont une grande confiance envers leurs semblables, leurs institutions publiques et leurs gouvernements, jugés généralement transparents et honnêtes. Cette confiance réduit les contrôles inutiles: «Pas besoin de recourir aux poursuites à l'américaine ou aux compensations à l'italienne pour faire avancer les dossiers», écrit The Economist.

Le Québec vit la situation inverse: les citoyens sont de plus en plus méfiants envers leurs pairs et leurs institutions; une commission d'enquête fait rage.

En somme, les pays scandinaves ont su repenser leurs façons de faire tout en maintenant une société égalitaire, mais il a fallu plusieurs années de réformes courageuses et des consensus difficiles pour y parvenir.

Le Québec devra bouger s'il veut aspirer à un style de vie à la scandinave. Les nécessaires changements exigeront des sacrifices de tous, autant des particuliers que des syndicats, des entreprises et des gouvernements. Et il faudra mettre un verbe clé à son agenda: innover.

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COMMENTAIRES (22)

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  • chef123

    09 mars 2013
    08h12

    La Scandinavie et ses services et politiques font rêver les Québecois depuis tellement longtemps ,j'ai travaillé pendant 7 ans à Stockholm et sincèrement je ne vois pas comment un Québécois avec sa mentalité pourrait vivre dans un système semblable ou même y habiter ,facile pour les politiciens de vanter les mérites de la Scandinavie ils savent que les Québécois n'iront jamais , quand je suis revenu au Québec l'an dernier en pleine crise étudiante j'y retrouve un Québec moderne en très mauvaise posture , de grandes aspirations payées en partie par la péréquation , maintenant il me semble que les Québécois sont divisés en 2 clans avec beaucoup de haine ,autrefois ils haïssaient les anglais, les américains , les juifs et les italiens maintenant ils s'haïssent , petit peuple

  • prom2503

    08 mars 2013
    13h57

    Bonjour M. Vailles,
    Votre article est fort intéressant. La taxe à la consommation standard est de 25 % en Suède. Les Suédois pour accepter un tel taux possèdent un sentiment patriotique élevé assurant un lien social fort.
    Ce pays, ne l'oublions pas, possède aussi, contrairement au Québec sa propre monnaie, sa propre armée et sa propre délégation aux Jeux Olympiques.
    Par ailleurs, il n'existe pas au Québec un parti de centre-droit prônant l'indépendance du Québec et pouvant appliquer les mesures dont vous citez fort bien. Jamais un parti de centre-droit au Québec souverainiste ou fédéraliste n'accepterait une taxe de 25 % et un taux d'imposition de 55 %.

  • honorable

    08 mars 2013
    12h48

    @Austerlitz: l'éducation privée est 100 % financée par le public en Suède. Chaque parent obtient un coupon (voucher) équivalent au cout d'une année de scolarité dans une école publique puis peut s'en servir pour envoyer son enfant à l'école privée de son choix. Au Québec, l'école privée n'est que 40 % subventionnée par le public.

  • 1_POD

    08 mars 2013
    12h08

    Le problème (je crois) des québécois qui fantasment sur le modèle scandinave, c'est qu'ils le voient comme le MacBook Pro Retina Display dernier cri, le nec plus ultra. Toutefois, lorsque ces mêmes québécois parlent d'implanter ce modèle ici, ils demandent à ce qu'on y installe Windows 95 comme système d'exploitation.
    Désolé, mais pour fonctionner comme il faut, ça prend Mac OS X Mountain Lion.

  • mitchell.Dion

    08 mars 2013
    08h58

    Petit détail mais ce n'est aucunement les Finlandais qui ont inventés Skype, mais plutôt les Estoniens.

  • carbone-14

    07 mars 2013
    22h07

    Il serait toujours intéressant de savoir en quoi les déficits coûtent moins chers aux contribuables que des hausses d'impôts au final.

  • andruide

    07 mars 2013
    21h17

    Un recherche rapide donne:
    Dan. Fin. Nor. Suede = 60 Prix Nobel pour 25 millions h.
    Canada 21 Prix Nobel pour 34 millions d'h.
    Province de Qc = 1 prix Nobel pour 8 millions d'h. (à titre de "membre du Groupe intergouvernemental d'experts" sur l'évolution du climat)
    Un partie du secret?

  • benton_fraser

    07 mars 2013
    20h52

    On exagère certains chiffres et on omet d'autre information. La Suède demeure malgré tout plus a gauche que le Québec.
    Au niveau de la concurrence du privé versus le public, au niveau de la santé, partant du constat que la privé peut faire mieux que le public, les coûts pour chaque acte sont définit par le gouvernement et la pratique y est extrêmement encadrée. À Stockholm, il y 4 hôpitaux publics et une privée, la plus grande hôpital de la ville. Le privé ne peut chargé plus que le coût définit par le gouvernement. De plus, il n'y a aucun frais en extra pouvant être chargé comme le nettoyage, frais d'inscription, etc...
    Et malgré notre système "public", la partie privée au Québec demeure plus élevé qu'en Suède!

  • simthibo

    07 mars 2013
    19h12

    On n'a simplement qu'a abrogé les régime a prestations déterminé, y a des claque sur la gueule qui vont se donner, mais a long terme. les gens vont se responsabilisé et les gouvernements n'auront plus a taxer autant pour payer les mauvais comptes... s'il reste plus d'argent dans les poches des gens, les gens seront pas mal plus créatif pour travailler pour une vrai paie et dépenseront ainsi pas mal plus se qui fera rouler l'économie. Pas sur que personne aiment payer 500 à 800$ par année pour mettre dans des régimes de retraites d'employés municipaux.

  • Finfinnois

    07 mars 2013
    17h47

    Comme il s'agit d'un article principalement inspiré d'un autre provenant de The Economist, il faut le prendre avec une charrette de grains de sel.
    D'abord, une partie du problème de récession économique en Scandinavie, surtout pour la Finlande, a été la dislocation de l'Union Soviétique, qui était un partenaire économique majeur de la région. Oui la structure étatique un peu trop rigide, mais cela n'explique pas toute la récession.
    On veut souvent appliquer des "solutions" au Québec pour le sortir de sa "crise" alors que la crise n'est pas québécoise, elle est nord-américaine. Peu importe si on veut s'inspirer de ce que la Suède ou la Finlande, ou encore la Norvège ont accompli pour se tirer de la récession du début des années 1990, reste que toutes ces réformes, qu'elles soient néolibérales, keynesiennes, marxistes et j'en passe, ne donneront aucun résultat probant si le Québec n'est pas une nation indépendante.
    Si on veut appliquer des solutions qui ont donné des résultats dans des pays scandinaves, et s'attendre à des résultats semblables, il faudrait d'abord que, comme les nations scandinaves :
    1) Le Québec soit indépendant, à la fois politiquement et économiquement, c'est-à-dire qu'il ait sa propre monnaie. La Finlande utilise l'euro depuis 1999 et elle en a souffert. La monnaie unique pour des économies de nature complètement différentes, c'est de la foutaise.
    2) La capitale du Québec devrait être Montréal. Comme Oslo, Stockholm, Copenhague et Helsinki pour leurs pays respectifs. Ainsi le moteur économique principal du pays n'a pas à se battre politiquement pour avoir l'argent qui lui revient.
    3) Les autochtones situés dans des régions éloignées avec une économie moins diversifiée doivent avoir des statuts autonomes avec leur propre monnaie, etc. Comme le Kalaalit Nunaat et les Féroé pour le Danemark ou les Ahvenanmaa pour la Finlande. Comme on fait pour le Nunavut finalement.
    4) L'éthique de travail doit être protestante, et non pas catholique.

  • MacFarlow

    07 mars 2013
    17h37

    @Louis12345
    La confiance est très basse à cause de la corruption, d'accord. Mais elle n'a jamais été au rendez-vous comme dans le provinces anglophones et surtout pas comme en Scandinavie.( I y a des sondages sur ce sujet).
    Il ne faut pas non plus surestimer la réduction de taxes découlant d'une élimination de la corruption (ou d'une baisse à un niveau normal). On oublie trop souvent de faire le lien entre notre panier de services et les impôts. En 2010, un groupe d'économistes estimait ce panier additionnel (p/r à l'Ontario) à une valeur de 17,5 Milliards par année.
    "un cynique c'est quelqu'un qui connait le prix de tout mais la valeur de rien", Oscar Wilde

  • sagequebecois

    07 mars 2013
    15h47

    Un article très intéressant mais incomplet. Les grosses corporations font-elles des profits faramineux sur le dos du pauvre monde? Les membres de leurs directions se paient-ils des primes indécentes comme chez nous? monsieur Vailles, j'aurais aimé en savoir plus sur ces acteurs économiques.

  • jacquesbed

    07 mars 2013
    14h47

    M. Vailles je vous encourage à continuer à nous offrir des modèles tel que les succès scandinave pour provoquer des réflexions chez nos politiciens «biens pensants» qui ont la responsabilité d?assurer la «pérennité» de notre économie pour les générations futures. En souhaitant que vos textes permettront aussi aux payeurs de taxes de comprendre que le temps de l?état providence? est révolue!

  • louis12345

    07 mars 2013
    14h47

    \'Le Québec vit la situation inverse: les citoyens sont de plus en plus méfiants envers leurs pairs et leurs institutions; une commission d'enquête fait rage\'...mais oui, le grand problème que nous avons c?est la corruption partout dans nos institutions, et nous n?avons plus confiance....surtout a la Ville de Montréal, c?est épouvantable! c?est la raison pour laquelle nous payons des taxes aussi élevé. Québec = Corruption. Et puis, plus ca change?maintenant avec le parti Q!

  • Cxlaude

    07 mars 2013
    13h37

    M. Vailles. Article très intéressant. Je suis bien d'accord que l'amélioration du fonctionnement de notre société passe par du 'benchmarking' d'autres modèles et en particulier du modèle Scandinave. N,importe quel compagnie fait ce genre d'exercice sur une base presque quotidienne. Le problème est que lors qu'on parle d'un état, on ne peut tirer des conclusions à la pièce. Cela prend une analyse beaucoup plus exhaustive et c'est ce qui ne semble pas se faire. C'est la même chose avec le système de la santé. On lit toujours des brides de comparaison avec d'autres systèmes et les résultats sont souvent contradictoires. Le cas de la Norvège est certainement un cas à part è cause des revenus important s provenant du pétrole (une sorte d'Alberta) donc les comparaisons pourrait s'avérer boiteuses. Je me souviens que lorsque je travaillais pour une compagnie suédoises dans les années 80 que la société scandinave était beaucoup plus homogène que la société Québecoise avec une meilleur scolarisation donc les changements étaient beaucoup mieux accepté qu'au Québec. Ceci dit votre article va dans la bonne direction. Si on désire s'améliorer , il faut changer des chose et la première chose qu'on ne semble pas capable de faire correctement est d'analyser ce qui se fait ailleurs et tirer des conclusions. Business 101!

  • thegopher001

    07 mars 2013
    12h37

    Merci M. Vailles de ranimer le succès des régions Scandinaves. Cependant, je trouve dommage que vous ayez choisi les passages qui vous convenait. Le Danemark reste le pays ou les dépenses du gouvernement sont les plus élevés par rapport au PIB dans les pays de l'OCDE. Vous ne faites pas mention non plus de la Norvège et de la nationalisation de son pétrole ( via ses parts de Statoil) qui constitue la majorité de ses revenus gouvernementaux. Oui il y a eu certaines réformes dites de droite, mais là n'est pas le point. Il faut plutôt voir ces réformes d'un point de vue pragmatique. Le secteur privé et le secteur public sont mis en compétition, mais vous oublier de mentionner que le financement accordé pour ces institution ont des obligations de rendement parallèle. Énorme différence avec nos écoles privés, ou Québec paient 60% du financement, mais ou l'école privé n'a aucun quota à respecter.
    Il y a certainement des réformes d'efficacité à appliqués pour les dépenses, et sur plusieurs points je suis plutôt d'accord avec vous.
    Mais le problème au Québec est plutôt dans la colonne des revenus. Québec a beaucoup de difficultés à retirer le maximum de ses ressources. Si ces pays peuvent nous apprendre quelque chose, c'est bien la gestion des ressources naturelles. Maintenant qu'on a déjà passé notre tour avec les mines et le bois, j'ose espérer qu'on prendra les bonnes décision avec l'eau et le pétrole.

  • lecteur_curieux

    07 mars 2013
    11h17

    @pasdedoute
    C'est exactement le contraire, on est toujours en chicane au Québec. Peut-être parfois de manière molle ou en recherchant un consensus mais c'est seulement un faux-consensus afin de sauver les apparences ou acheter un semblant de paix sociale.
    Les problèmes, eux, restent balayés sous les tapis.
    Et les décisions ? Elles ne sont pas prises trop lentement elles sont prises trop rapidement. Ou plutôt, encore pire, ce ne sont pas des décisions lentes, C'EST L'ABSENCE DE DÉCISION. Le Québec reste indécis.
    Et sur plusieurs plans et si un gouvernement prend quelques semblants de décisions, il se fera défaire aux prochaines élections et tout est à recommencer... Zéro continuité dans la vision...
    Ou encore on garde des chose en place qui ne sont pas trop bonnes, on les garde là, car le coût politique de passer au changement, serait beaucoup trop élevé.
    La recherche de consensus est une approche à privilégier pourtant, pas un consensus parfait mais un climat de coopération... Ici ? Le faux-consensus, l'apparence d'entente, l'endormitoire afin de garder le pouvoir et surfer sur les sondages...
    Pas de leadership et pas un leadership rassembleur. Un leader qui prend des décisions ne faisant pas du tout de consensus ? Un échec assuré ! Qu'il reste boss de sa petite bécosse car en politique il serait nul à ...

  • austerlitz

    07 mars 2013
    10h57

    Un clin d'oeil : parions que les Scandinaves ne subventionnent pas leurs écoles privées à raison des deux tiers, tout en continuant d'appeler ça "privé" alors que c'est public, mais tous les profits vont au ... privé. Si je finance La Presse au 2/3, je suis votre patron, non? Innovation n'est pas au vocabulaire de la piètre classe politique actuelle.
    Pierre Tremblay

  • nousnoune

    07 mars 2013
    10h47

    'la dette publique du Québec a suivi le chemin inverse ces dernières années. Elle dépasse maintenant 100% du PIB si l'on inclut notre part de la dette fédérale'
    Vous en fumez du bon?
    La dette nette du Québec est de 114 milliards. Parizeau en parlait encore en fin de semaine. Et lui il sait de quoi il parle
    La dette nette d'Ottawa est de 582 milliards. Bélanger-Campeau estimait à l'époque que le Québec devait en prendre 18,5%. Mais ca c'était il y a 20 ans. Ottawa a tellement investit dans le ROC, et le poids du Québec a tellement baissé, que cette part ne doit pas dépasser 15% aujourd'hui, soit environ 87 milliards
    La dette nette du Québec est donc de 201 milliards. Sur un PIB de 325 milliards, ca donne 62%. Et le Québec sera bientôt au déficit zéro. Et le Québec a 30 milliards de beaux barils de pétrole qui dorment sous l'ile du chocolat. 3,000 milliards de dollars d'aujourd'hui.
    On pourrait-y passer à un autre appel svp?

  • pasdedoute

    07 mars 2013
    10h37

    Très intéressant, on voit que l'on doit s'adapter vite si on veut être des leaders.
    Malheureusement,les québécois francophone on prends des décisions si tout le monde est d'accord, donc très lentement.
    On aime pas la chicane, mais a la fin tout le monde est mécontent.

  • lecteur_curieux

    07 mars 2013
    10h37

    Nos entreprises investissent insuffisamment dans la modernisation et l'innovation et on en a connu des cas... D'entreprises très rentables qui ont été détruites par des gens d,affaires ne pensant qu'à grossir mais ne cherchant plus à moderniser leurs installations...
    C'est là le principal défaut ici, ce manque d'innovation et de créativité qui nous prive de combien de millions par année ?
    Des millions ou des milliards ? On peut bien se plaindre des impôts élevés quand on ne produit pas assez de richesse par manque de vision...
    Ne disons pas cela pour tous nos entrepreneurs mais c,est ce qu'on retient, malheureusement, des discours des chambres de Commerce et aussi d'hommes d,affaires plus âgés qui ont été auparavant de vais visionnaires et des verts dans leur façon de bâtir leur entreprise mais le type vous fait un discours de vieux 'conservateur', fatigué... Cela prend un renouveau entrepreneurial.
    Et notre créativité au Québec ? Elle nous vient de nos artistes et bizarrement ils sont presque tous à gauche. Bizarrement ou pas.
    La solution reste dans le MIX de plusieurs philosophies et avec des gens inspirés et inspirants et oui vous avez raison cela peut prendre beaucoup d'années.
    Ici au Québec ? Plutôt que de bâtir, tous ensemble, on préfère se livrer des guerres stériles...

  • lecteur_curieux

    07 mars 2013
    10h28

    The Ecoconomist a une très bonne réputation chez les économistes libéraux mais aussi chez d'autres qui prennent le temps de les lire tout en n'étant pas d'accord.
    Ce que je vois dans votre résumé ? Toutes des mesures relevant surtout du libéralisme économique et même à la limite de l'idéologie néolibérale et comme je l'ai déjà dit ici je fais une distinction entre les deux, l'idéologie néolibérale cela vient, entre autre, de la pensée de Milton Friedman et de son ouvrage célèbre.
    Mais on nous dit que c'est là leurs secrets ? J'ai de forts doutes. Non pas que je sois contre le libéralisme économique, au contraire, je suis plutôt pour mais avec un mix de social-libéralisme à l.américaine et cela peut être aussi la sociale-démocratie à l'européenne, un mix qui vous convient pour votre pays.
    Leur secret ? Je crois plus que cela doit être une question de leadership et probablement rassembleur pour faire accepter à leur population ces changements ou mesures.
    Ce ne sont pas les moyens ou les méthodes qui sont les plus importants mais la façon dont vous les mettez en œuvre et ensuite les résultats que vous obtenez.
    Si vous n'avez que des affrontement entre socialistes et même des anarchistes et s'opposant à des conservateurs et qui sont ou deviennent en même temps des ultra-libéraux sur le plan économique. Comment voulez-vous avancer ?
    La solution ? C'est de se parler !
    -Un ticket modérateur en santé ? Un léger, je suis pour!
    - La concurrence du public et du privé ? J'ai des dotes sur les bienfaits de cela, règle générale. Mais dans certaines situations, oui, cela peut être bien. Je parlerais plus de la sous-traitance et de la complémentarité plutôt que de la compétition.
    ''Les entreprises investissent dans la recherche, l'innovation et la formation; la créativité est une obsession.'' Là vous mettez le doigt sur le bobo et en svp... Nos entreprises d'ici ou plutôt nos chambres de commerce à l'idéologie ''conservatrice'' se plaignent des impôts élevés alors

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vendredi 8 mars 2013

Avec ses 7 billions de $ de pétrole, est ce que le Québec est financièrement capable d’être un pays?


Je reproduis un excellent reportage d’Alec Castonguay dans l’Actualité

 

Pétrole: la volonté de Marois, les conseils de Redford

Publié dans : Gouvernement du Québec, Partis politiques

7 mars 2013

Si on se fie aux propos de la première ministre Pauline Marois, l’ambigüité est terminée. Le Québec va exploiter son pétrole.

Dans l’entrevue que Mme Marois m’a accordée il y a quelques jours, le discours est clair et limpide. Lorsque l’or noir pourra être extrait, il le sera. Le gouvernement va même commencer à encadrer l’exploitation dans un projet de loi d’ici l’été.

Avant de vous parler davantage des entrevues avec Pauline Marois et Alison Redford, la première ministre de l’Alberta, une petite mise en contexte.

cover petrole1 220x294 Pétrole: la volonté de Marois, les conseils de Redford

La page couverture du magazine L'actualité de cette semaine

Dans notre numéro qui arrive en kiosque demain (vendredi) — mais que les abonnés ont commencé à recevoir — on fait le tour de la question du pétrole québécois, un sujet au cœur de l’actualité (sans jeu de mots!).

Dans ce grand dossier, mes collègues Pierre Duhamel et Jean-Benoît Nadeau répondent à 22 questions factuelles pour démêler les mythes et les faits. Par exemple, selon les estimations internes du ministère des Ressources naturelles du Québec, il y aurait 429 millions de barils de pétrole en Gaspésie, sept milliards de barils dans la portion québécoise d’Old Harry, dans le golfe du Saint-Laurent, et 46 milliards de barils dans l’île d’Anticosti.

Une belle manne. Mais il s’agit d’estimations géologiques. Est-ce que ce pétrole est exploitable?

Réponse:

Sur le terrain, des experts parlent plutôt d’un potentiel «très théorique» de 200 à 300 millions de barils en Gaspésie et de 40 milliards de barils sur l’île d’Anticosti, dont environ 5 % seraient exploitables. Et ils refusent de s’avancer sur le potentiel d’Old Harry. À ce stade, il serait bien téméraire d’estimer la valeur d’une éventuelle exploitation québécoise, mais on peut rêver.

Autre exemple. Combien de sociétés ont des droits sur le territoire québécois ?

En Gaspésie, 11 sociétés sont titulaires de permis de recherche (comprenant l’exploration) ; à Anticosti, 5 ; dans le golfe, 2. L’État a délivré ces permis sur la base du «premier arrivé, premier servi».

Dans ce dossier, nous donnons la parole à Steven Guilbeault, d’Équiterre, à François Roussy, le maire de Gaspé, et à Jean-Yves Lavoie, de Junex. Il y a un volet historique (l’aventure pétrolière en Gaspésie remonte à… 1844!) et un sondage.

Pour vous, quelques réponses de ce sondage CROP-L’actualité:

Devrait-on permettre la production de pétrole au Québec?

Oui 71 %

Non 18 %

Ne sait pas 11 %

Devrait-on autoriser l’exploitation du gisement Haldimand, de Pérolia, près de Gaspé?

Oui 51 %

Non 28 %

Ne sait pas 21 %

Devrait-on exploiter des gisements de l’île d’Anticosti?

Oui 50 %

Non 28 %

Ne sait pas 21 %

À noter, les Québécois sont fortement favorables à l’exploitation du pétrole, mais tergiversent davantage lorsqu’il est question de projets spécifiques. Le nombre assez élevé de répondants qui ne «savent pas» montre que le débat mérite encore d’être fait.

Dans ce dossier, nous avons également deux entrevues exclusives. L’une avec la première ministre Pauline Marois. L’autre avec la première ministre Alison Redford, de l’Alberta.

Le Québec se demande s’il doit exploiter son pétrole, et si oui, comment. L’Alberta le fait depuis 40 ans. Est-ce que cette province a des conseils à donner? Des faux pas à éviter, des barrières à mettre en place, des idées à proposer…?

Des entrevues qui enrichissent le débat, même si les réponses ne plairont pas à tous. Les deux dirigeantes ont livré le fond de leur pensée, sans hésitation, avec limpidité.

Je ne vous raconte pas tout, je vais vous laisser le découvrir dans le magazine. Mais voici un avant-goût.

D’abord de mon entrevue avec Pauline Marois.

Est-ce qu’on doit exploiter le pétrole du Québec ?

J’ai toujours dit que nous allions exploiter le pétrole du Québec si on en trouvait. Je n’ai pas changé d’avis, même si ça déplaît à certains. On parle d’un potentiel intéressant, mais il faut explorer pour vérifier ces données, car ce sont des estimations en fonction des formations géologiques des sites. Je reste prudente pour ne pas faire croire des choses au monde.

Nous allons quand même commencer à encadrer cette ressource. Il faut mettre de l’ordre là-dedans. Nous avons prévu un nouveau régime de permis et bail sur les hydrocarbures, annoncé au budget, en application à partir de 2014. Ce sera un concept d’enchères pour les sites où les permis n’ont pas encore été vendus, qui devrait nous rapporter cinq millions de dollars. C’est peu, mais c’est plus qu’avant, où c’étaient vraiment des grenailles.

Il faut aussi revoir la loi sur les hydrocarbures. On va se pencher là-dessus d’ici l’été.

Est-ce qu’on devrait avoir une étude générique du BAPE sur la filière du pétrole, étudier toute cette question ?

Non. Il est préférable d’avoir des études propres à chaque projet. La réalité de la Gaspésie, celle d’Anticosti et celle d’Old Harry sont très différentes.

Certains s’opposent à l’exploitation du pétrole, affirmant qu’on devrait se consacrer à développer de nouvelles sources d’énergie plus propres. Qu’en pensez-vous ?

En 2011, la balance commerciale du Québec était déficitaire de 29 milliards de dollars. On importe davantage qu’on n’exporte. De ce déficit, le pétrole représente 11 milliards de dollars. Ça vaut la peine d’essayer de changer ça. Par exemple, l’industrie pétrochimique va continuer d’avoir besoin de pétrole pour fabriquer du plastique et du caoutchouc.

L’objectif est d’arrêter de s’approvisionner en Algérie, en mer du Nord ou au Royaume-Uni, car c’est de là que provient le pétrole consommé au Québec. Il circule par bateaux, descend le fleuve Saint-Laurent, avec les risques que ça comporte. Ces navires émettent du CO2. Si on a du pétrole chez nous qui peut remplacer ce pétrole importé, tant mieux.

Mais notre objectif est de réduire notre consommation, pas de l’augmenter. Avoir du pétrole ne veut pas dire une baisse du prix à la pompe. Il faut en même temps encourager l’électrification des transports. On va constituer un groupe de choc sur cette question. Ce sera une orientation importante. Et on va continuer de développer l’hydroélectricité, mais aussi le solaire et l’éolien.

À noter, cette information sur Junex et Pétrolia:

Il y a de petites entreprises québécoises très actives dans l’exploration pétrolière, comme Junex et Pétrolia. L’État devrait-il prendre des participations dans leur capital ?

C’est déjà le cas. Investissement Québec, par sa filiale Ressources Québec, qui gère le fonds Capital Mines et Hydrocarbures, a récemment acheté 10,6 % du capital de Pétrolia et 10,8 % de celui de Junex, pour un total d’environ 15 millions de dollars. Ce n’est pas dit qu’on ne peut pas augmenter encore cette participation. C’est une façon de mieux contrôler l’exploitation d’une ressource stratégique et de s’assurer qu’elle se fait d’une manière responsable.

La majorité des réserves mondiales de pétrole appartiennent à des sociétés d’État. Est-ce que le Québec ne devrait pas faire la même chose et remettre sur pied la Division pétrole d’Hydro-Québec ?

Je n’ai pas d’objection à augmenter notre participation dans certaines entreprises, mais revenir en arrière avec une société d’État qui s’y consacre, ce n’est pas dans nos plans.

L’un des sujets épineux sur l’exploitation de l’or noir, c’est la relation entre l’entreprise pétrolière, la ville concernée et la richesse collective. J’ai abordé la question avec Pauline Marois:

Il y a parfois des frictions entre les entreprises et les municipalités, comme on l’a vu à Gaspé. À quel point les villes doivent-elles avoir un pouvoir de bloquer les projets ?

Dans un certain rayon, elles devraient avoir une capacité d’intervenir pour dire «ce n’est pas possible». Mais les ressources naturelles appartiennent à tous les Québécois, et c’est l’État central qui doit assumer le plus de responsabilités et obtenir le plus de redevances.

Gaspé est un exemple qui montre que c’est une question importante. Il faut trouver un mécanisme pour gérer ce type de cas. Notre projet de loi sur les hydrocarbures devrait nous aider à préciser cet arbitrage.

Est-ce que les municipalités devraient toucher des redevances sur l’exploitation pétrolière ?

C’est un sujet fort épineux ! Les villes veulent des redevances sur la forêt, sur les mines, sur l’hydro-électricité et ainsi de suite. Elles veulent profiter de cette richesse, je les comprends.

Dans le dernier budget, on a décidé que les redevances minières et pétrolières iraient au remboursement de la dette, dans le Fonds des générations.

On pourrait toutefois mettre en place une forme de péréquation entre les régions. Que Québec gère les redevances, mais redonne une partie de la richesse à une région, sans que ce soit un pourcentage direct des redevances. Mais la richesse des ressources naturelles appartient à tous les Québécois, et une région ne doit pas être désavantagée parce qu’elle n’a pas la chance d’être assise sur du pétrole ou d’avoir une rivière avec un barrage. Chaque citoyen doit être traité équitablement.

À noter aussi, même si la décision n’est pas prise, cette ouverture à l’inversion du pipeline 9, entre Sarnia et Montréal, pour y acheminer du pétrole de l’Ouest.

Il y a aussi Enbridge, qui veut inverser le flux de son pipeline entre Sarnia et Montréal…

On a créé un groupe de travail avec l’Alberta. La première rencontre a eu lieu à la mi-février. Il faut que le Québec y trouve son compte et que l’environnement soit respecté. Ensuite, je prendrai une décision.

Les raffineries Suncor et Ultramar veulent le pétrole de l’Ouest canadien et sont prêtes à investir des millions pour moderniser leurs installations. S’agit-il d’arguments convaincants ?

Il y a beaucoup d’argent en jeu. Le Québec doit trouver quel est son intérêt, mais il y en a un, c’est certain.

Je vous laisse lire le reste dans le magazine.

Dans le cas de la première ministre Alison Redford, elle ne s’en cache pas, l’Alberta est à la recherche de nouveaux marchés et le Québec est dans sa mire.

Au rythme actuel, les oléoducs qui exportent l’or noir albertain seront au maximum de leur capacité en 2016. Sans nouveaux marchés, l’Alberta se retrouvera enclavée, et l’exploitation du pétrole classique et des sables bitumineux devra inévitablement ralentir, ce qui privera Edmonton et Ottawa de milliards de dollars de revenus. J’en parlais déjà dans ce texte, paru dans le magazine en juin dernier, «La diplomatie de l’or noir».

Voici des extraits de mon entrevue avec Alison Redford (qui, soit dit en passant, a répondu à la majorité des questions en français).

Le Québec songe à extraire de l’or noir. Quels conseils pourriez-vous lui donner ?

L’Alberta extrait du pétrole depuis 40 ans. Nous avons beaucoup appris. Nous serions heureux d’aider le Québec à encadrer son développement pétrolier s’il le souhaite. Nous avons des fonctionnaires prêts à donner un coup de main.

Le Québec a la chance de commencer au moment où les technologies d’extraction sont très avancées et beaucoup plus propres qu’avant. Les lois environnementales sont aussi plus strictes et les entreprises se sont adaptées. Avant 1990, il y avait du laxisme. Maintenant, la pollution est moins importante, et c’est tant mieux. Il y aura toujours un risque écologique, mais l’équilibre entre l’environnement et le développement économique est plus sain aujourd’hui.

Quels sont les bons coups dont le Québec pourrait s’inspirer ?

Le pétrole est une ressource non renouvelable, alors il faut s’attendre à ce que celle-ci disparaisse. Il faut utiliser l’argent intelligemment pour que les générations futures en profitent. Nous avons ainsi mis sur pied, en 1976, le Heritage Fund, qui récolte une partie de l’argent du pétrole et du gaz pour un usage futur. Ces fonds peuvent servir à diversifier l’économie, à faire de la recherche ou à réduire la dette. Malheureusement, depuis 20 ans, les gouvernements ont préféré utiliser l’argent pour les dépenses courantes et n’ont pas contribué au fonds Heritage, de sorte qu’il ne contient que 16,4 milliards de dollars. C’est une erreur. J’ai promis de recommencer à y verser de l’argent.

Y a-t-il une autre erreur à éviter ?

La plus grande difficulté n’est pas la technologie, mais la croissance rapide de la ville qui se trouve au cœur de l’activité. La pression sur le logement, les écoles, les hôpitaux devient très forte ; il faut gérer les services à la population. On a connu beaucoup de problèmes à Fort McMurray, où sont exploités les sables bitumineux. Il faut planifier l’explosion de la demande qui vient avec cette richesse.

Y a-t-il un danger à devenir dépendant des revenus des ressources naturelles, un secteur cyclique où les prix sont volatils ? Par exemple, la chute du prix du pétrole cette année fera perdre à l’Alberta six milliards de dollars...

Le risque, énorme, c’est que le gouvernement s’habitue à ces revenus. Il est irresponsable de ne se fier qu’à une ou deux ressources pour asseoir notre prospérité. L’Alberta va s’arranger, malgré le trou de six milliards, mais c’est évident qu’il faut accélérer la diversification de notre économie.

Le Québec a un avantage : la proximité de l’océan pour exporter son pétrole ou son gaz. L’Alberta est coincée au milieu du continent, et donc dépendante du marché américain, où les prix du baril sont encore plus volatils. Le prix de notre baril a chuté de 20 % ces six derniers mois. Il se vend moitié moins cher que le cours du Brent [NDLR : le prix de référence mondial pour le pétrole brut du bassin atlantique, marché d’où provient la majorité du pétrole consommé au Québec]. Pour nous, ça veut dire 75 millions de dollars en moins chaque jour ! Le défi, c’est l’exportation, pour être moins dépendant d’un seul marché.

C’est là que le Québec entre dans votre stratégie. À quel point l’inversion du pipeline entre Sarnia et Montréal, pour acheminer du pétrole de l’Ouest, est-elle importante pour vous ?

Il nous faut de nouveaux marchés. Mais ce projet est aussi très bon pour l’économie du Québec. Il pourrait y avoir beaucoup d’emplois en jeu. Ce pipeline existe déjà. Il ne s’agit pas d’en créer un nouveau, mais d’inverser le sens du pétrole.

Cela nous donnerait aussi un accès à la mer et, possiblement, à l’exportation sur le marché mondial, où les prix sont meilleurs. Ce serait bon pour nous, mais aussi pour tout le Canada. Le faible prix de notre pétrole sur le marché américain fera perdre 1,2 milliard de dollars au fédéral cette année.

Mais nous ne voulons rien précipiter. On prendra le temps qu’il faudra avec Québec pour mesurer les répercussions de ce projet. Tous les points de vue seront entendus. À la fin, c’est Québec qui aura le dernier mot.

Je vous laisse découvrir le reste de l’entrevue dans le magazine.

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Commentaires

3 commentaires à “

Pétrole: la volonté de Marois, les conseils de Redford

  1. 3

    John Bull :
    mars 8, 2013 à 7:18

    Bonjour,

    Bien sûr, selon ses vieilles habitudes, Notre Dame de Béton converse tout en utilisant à profusion comme nulle autre « la bonne vieille langue de coton». Que reste t’il de concret dans une conservation avec Madame Pauline Marois, cette Dame de Béton qui aime bien tout comme Janette « perler pour perler ». À tout le moins, je préférerais qu’une entrevue avec Notre Dame de Béton soit conclue avec sa collègue de l’Alberta avec qui elle semble s’entendre à merveille. Entre deux Conservatrices, entre deux Bleues véritables telles Madame Alison Redford et Madame Pauline Marois, nul doute que le pétrole de l’Alberta viendra au Québec dans les plus brefs délais, ce qui fait partie d’une certaine logique.

    Tant qu’aux prétendus gisements de pétrole dans l’Est du Québec, c’est à se demander si ce n’est pas un « ballon politique » pour faire saliver les Pure Laine dont les goussets sont plutôt mal en point avec un gouvernement provincial d’une rapacité telle qu’il nous faut se demander si le Québec veut vraiment le « bien » de ses citoyens.

    En conclusion, quoi de mieux que de lancer un tel ballon afin de conforter le Pure Laine en lui faisait miroiter d’être assis sur des milliards à venir. Cela fait bien une cinquantaine d’années que des « histoires à dormir deboutte » fusent dans l’Est du Québec au sujet de cet Or Noir. Et à vrai dire, si ces gisements avaient le tonnage qu’on leur attribue présentement, le Québec pauvre comme la gale aurait depuis longtemps forer ce pétrole au lieu de « dévisager » tout le Nord du Québec avec ses barrages hydroélectriques, ce qui aurait coûté pas mal moins cher que d’exploiter cet hypothétique Or Noir. Car pour bien des politiciens nationalistes, que ça fait donc du bien de se péter les bretelles en « s’artroussant» de quelques coches dans le dialecte d’icitte. Au plaisir, John Bull.


  2. 2

    Paco Lebel :
    mars 7, 2013 à 20:39

    Avez vous posez une seule question à Pauline Marois sur les lobbyistes qui dictent les lois textos au Ministre?


  3. 1

    jack2 :
    mars 7, 2013 à 20:15

    7 milliards de barils dans Old Harry? J’ai toujours entendu 2 milliards

    7 milliards à 100$ le baril c’est 700 milliards de dollars. L’équivalent de 10 années de budget québécois! Ou de 70 ans d’importation de pétrole!!
    C’est énorme.

    Dites-moi que je rêve? A quand l’indépendance du Québec?


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